Pourquoi je n'arrive pas à gérer mes émotions

Pourquoi je n'arrive pas à gérer mes réactions ?

_{Notre cerveau reptilien (la survie) communique très mal avec le néocortex (la réflexion, l'analyse) et du coup, nous n'arrivons pas à gérer nos émotions, réactions.}

_{Prenons un exemple :}

Mon frère se met en crise de panique à la vue d'une araignée, il crie, il tremble, il transpire… et moi, je lui dis : " tout va bien, tu ne crains rien, c'est pas la petite bête qui va manger la grosse, blablabla. .. "

Je lui parle au niveau de la logique, de l'analyse alors que lui est en mode survie, l'information ne passe pas(voir schéma ci-après).

Si je souhaite le ramener au calme, je dois le connecter à son cerveau limbique (celui des émotions) pour que celui-ci fasse le lien entre survie et réflexion et apporte l’apaisement en acceptant qu'il n'y a pas de réel danger. Et comment fait-on ça ?

Je peux, par exemple, lui dire : "c'est normal que tu aies peur, je comprends, je suis là pour toi, mets-toi derrière moi, je te protège... ",en bref je l’accueille et je suis en empathie envers lui. Ilse sent alors entendu dans sa peur, se sent reconnu et entre dans son centre émotionnel ; il sort donc de son cerveau reptilien et se sent immédiatement mieux.

_{Un autre exemple ?}

Notez bien que toute ressemblance avec une situation ou des personnes connues est purement fortuite et relève du pur hasard.

Un virus inconnu se répand sur la terre et nos gouvernants communiquent d'une façon que nous qualifierions de " pas très claire ".Ils nous font nous poser de nombreuses questions quant à un vaccin découvert très vite et encore expérimental. La population se divise alors en deux catégories :

- Ceux qui font confiance à la science et aux médias.

- Ceux qui ne croient pas à tout ça et qu'on qualifie de complotistes.

Les gens se montent alors les uns contre les autres, convaincus, chacun avec des arguments valables, qu'ils ont raison. Certains sont dans la peur et veulent être vaccinés quand les autres sont sûrs qu'on nous ment, que tout ça n'est pas raisonnable.

Personne ne s'écoute et chacun rejette systématiquement les arguments de l'autre. Et il y a une raison " neuronale " à tout ça !

Ceux qui ont peur sont en réaction au niveau de leur cerveau reptilien (la survie) quand les autres communiquent au niveau du néo-cortex (la réflexion). Ils ne pourront jamais être d'accord sauf…s'ils décident de s'accepter, avec bienveillance et là, ils pourront discuter au niveau limbique (émotionnel) et retrouver du lien, quels que soient leurs points de vue respectifs. Ceux qui étaient dans la peur pourront écouter des arguments et ceux qui étaient dans la réflexion pourront mieux comprendre les réactions des premiers.

Notez bien que dans chaque " camp "on passe régulièrement de la peur à la réflexion ; ceux qui acceptent le vaccin ont des arguments et des réflexions scientifiques (néocortex) et parfois ils sont dans la peur de la mort (reptilien). C'est la même chose pour ceux que l'on nomme" complotistes " mais dans leur cas la peur est d'être manipulés.

_{Un dernier exemple ?}

J'ai 6 ans et je suis couché dans mon lit. L'étagère de ma chambre, sur laquelle sont posés mes livres et mes figurines de super héros, est légèrement éclairée par le reflet de la lune qui filtre au travers des volets. Les ombres projetées forment un monstre des ténèbres ; j'ai peur ! Je sais pourtant que ce sont mes affaires mal rangées qui donnent cet effet(néocortex), cependant, mon cœur s'accélère, je suis tétanisé(survie).

Il faut réussir à dire avec beaucoup de bienveillance (émotionnel, limbique) à cette peur (reptilien, survie), que c'est normal d'avoir peur, que je la comprends (néocortex, réflexion),afin de l'apaiser.

Le cerveau Triunique vulgarisation.

Cette théorie est parfois remise en question mais peu importe, ce schéma nous permet de mieux comprendre comment la mauvaise communication entre nos différentes parties du cerveau, affecte nos réactions émotionnelles.

Le premier cerveau à être apparu chez l'humain, c'est le cerveau reptilien ou cerveau de la survie. Indispensable à notre intégrité, il veille sur nous.

Arrive ensuite le cerveau limbique, celui de l'émotion, des sentiments. Il nous permet de développer l'empathie pour les éléments qui nous entoure et, in fine, de vivre en harmonie avec notre environnement.

Se développe ensuite le néocortex, ou cerveau de la réflexion, de l'analyse. Il nous permet d'analyser notre environnement, de prendre des décisions et de " prévoir ". Nous pouvons ainsi anticiper certains évènements.

Développons un peu !

Le cerveau Reptilien

Pour vulgariser rapidement l'info, disons que c'est notre garde du corps. Lorsque nous sommes en danger, il nous prépare à l'action : se battre, s'enfuir, se figer. Ce sont les trois manières de réagir au danger, on retrouve aussi ces fonctionnements dans le règne animal.

Prenons un exemple :

Un chien se met à me courir après en grognant, je suis en danger !Mon cœur s'accélère afin d'amener mon sang là où je vais en avoir besoin, dans les muscles ! Je tremble de tous mes membres, et c'est utile, cela permet aux muscles de se réchauffer plus vite. Enfin, ma réflexion et mon analyse se mettent en pause pour permettre à l'action de devenir efficace ; en effet, je ne dois pas réfléchir à comment je vais sauter par-dessus le grillage, ni à comment je vais me protéger en grimpant à un arbre. Il en va de même si je dois me battre, me défendre, j'ai accès à une force bien plus importante notamment grâce à l'adrénaline. Tout se fait naturellement à l'aide de mon instinct de survie.

Il existe d'autres réactions physiologiques qui étaient utiles à une époque beaucoup plus lointaine. Certains animaux lorsqu'ils sont en danger doivent littéralement " se vider " pour être plus apte à s'enfuir, en étant plus " léger ".Alors vous comprenez pourquoi certains doivent aller aux toilettes lorsqu'ils sont stressés ?Certaines personne transpirent beaucoup lorsqu’elles sont en stress ; dans la nature, en cas de danger, certains animaux transpirent afin de littéralement " glisser " entre les pattes de leurs prédateurs, ils se rendent insaisissables...

Et" se figer "alors ?

Eh bien dans la nature, lorsqu'un prédateur est repéré, certains animaux se figent pour, finalement, ne pas être vu, se fondre dans l’environnement, ainsi ils peuvent être épargnés.

Le problème que nous rencontrons en tant qu'humains c'est que nous mettons la notion de danger partout. 

‍Si e dois passer un examen par exemple, je me dis que je vais le rater, je m'imagine le regard appuyé et jugeant de l'examinateur, je me sens " comme une proie "au milieu de personnes qui me veulent du mal… et le problème c'est que mon cerveau, qui ne fait pas la différence entre l'imagination et la réalité (ce n'est pas tout à fait juste mais c'est plus simple pour bien comprendre le phénomène) se sent alors en danger et il met la fonction de survie en route. Je tremble, je ne me souviens plus de mes révisions, car je n'ai plus accès à ma réflexion, je transpire… J'amplifie en plus le phénomène en continuant à me parler à l'intérieur : " Ilva se rendre compte que je tremble, il va se dire que je suis nul, que je ne sais rien, je vais rater ma présentation... ".Encore une fois, c'est ce que vous vous dites et c'est ce que vous imaginez qui vous fait réagir, qui fabrique votre émotion.

Le cerveau limbique. Les émotions.

Le cerveau limbique s'est développé pour permettre la vie en société, le lien avec l'autre, avec le groupe. Cela a permis de se regrouper notamment pour garantir la sécurité, la survie. On imagine que c'est à ce moment-là que l'importance du lien à l'autre s'est renforcée.

Le Néocortex ou cerveau de la réflexion.

Alors celui-là, il est mal foutu ! Encore méconnu et dysfonctionnant, il a une forte tendance à construire des scénarios en permanence. Il veut tout prévoir ce qui, en toute bonne foi, est une belle intention positive, mais nous dessert le plus souvent. D'autant que ces scénarios sont le plus souvent catastrophiques. Son intention positive ? Être en sécurité ! Il prévoit, anticipe, imagine.

‍

Dans un autre article, je vous donnerai des clefs pour palier à ce phénomène et faire baisser ainsi le niveau émotionnel dû à certaines situations.